Page 29 - Le Portrait Espagnol au Musée du PradoLe Portrait Espagnol au Musée du Prado

[Fig. 6]Antonio Carnicero Mancio, Un enfantavec tambour et tambourin, 1798-1802.Huile sur toile, 113 x 77 cm.Madrid, Musée national du Prado. En dépôt à Madrid, Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, P-4719siècle précédent, une tendance très nette à la représentation de femmes seules en aug- menta le nombre ainsi que celui de portraits d’individus accompagnés par des membres de leur entourage proche, non pas des parents ou des af liés, mais des aides et des serviteurs, donnant ainsi forme à un portrait qui n’est pas un portrait de groupe mais un portrait d’ambiance, lequel, tant sur le plan esthétique que sur celui des prouesses techniques, avait atteint un sommet parmi les créations des autres écoles européennes.Au cours du XIXe siècle, le portrait espa- gnol triompha largement en se recon gurant de multiples façons. Ce ne fut pas en vain que le siècle fut riche en métamorphoses en tout genre. Selon les critères hérités du passé, les personnages masculins et féminins, en tant que symboles de leur classe sociale ou de leur rang dans leur milieu, apparurent aussi bien à travers les images royales et aristocratiques que bourgeoises – celles-ci cherchant à imi- ter les précédentes dans ses postures –, mais aussi avec des portraits de chefs militaires qui se singularisaient par le port de l’habit militaire de parade – uniformes, décorations et armes – ou dans le décor d’une scène de bataille. Parmi ces tableaux particulièrement réussis, se trouvent, pour la première moitié du siècle, ceux de Vicente López Portaña (1772-1850), imité ensuite par son ls, Ber- nardo López Piquer (1799-1874), lesquels cultivèrent une sorte d’apparat spectaculaire, conforme aux attentes de l’époque, ainsi qu’une analyse approfondie du caractère des modèles (voir g. 8). En plus de ceux-là, un autre style de portrait d’esprit néoclassique triompha, annonçant un futur moins rigide27