Page 20 - Le Portrait Espagnol au Musée du PradoLe Portrait Espagnol au Musée du Prado
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[Fig. 3]Alonso Sánchez Coello,Le Prince don Carlos, 1555-59.Huile sur toile, 109 x 95 cm. Madrid, Musée national du Prado, P-1136artistiques en raison de leur richesse et de leur diversité qui augmentèrent au cours du Siècle d’or, avec des commandes et des achats dans et hors de la Péninsule.La société qui accueillit les éminents représentants de cette grande peinture fut elle aussi bouleversée par les changements de la période précédente : elle devint plus urbaine et non plus seulement aristocratique et rurale. Ainsi, les grandes villes telles que Madrid, Séville, Valladolid, Valence ou Sara- gosse gagnèrent en importance sur le plan politique, économique et culturel, en dépit des crises qui les affectèrent au quotidien au cours de ce siècle marqué par le déclin alors que, d’une certaine façon, l’idée même de déclin avait été occultée par la brillante18époque baroque du Siècle d’or et ses ma- gnifiques programmes iconographiques. Ce fut, en effet, l’épuisement de la glorieuse dynastie des Habsbourg, dont le dernier re- présentant disparut sans descendant après deux mariages, ouvrant ainsi la voie à l’incer- titude et au rapprochement avec une souche parente, celle des Bourbons de France. Ces derniers s’imposèrent sur le trône tant disputé au terme d’un long con it dévasta- teur – la guerre de Succession d’Espagne (1700-1713) – dont ils sortirent vainqueurs.Le XVIIe siècle correspond aussi à l’af r- mation d’une Cour sédentaire qui, depuis 1561, était  xée à Madrid, en dépit d’un court établissement à Valladolid, et ne quitta plus la capitale que Philippe II avait choisie comme


































































































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