Page 18 - Le Portrait Espagnol au Musée du PradoLe Portrait Espagnol au Musée du Prado
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[Fig. 2]Antonio Inglés (?), Isabelle la Catholique, v. 1490. Huile sur bois, 21 x 13,3 cm.Madrid, Musée national du Prado, P-765portrait faute de disposer d’un bon peintre. Aucun peintre espagnol ne s’est d’ailleurs vraiment illustré au cours de la premièremoitié du XVIe siècle. Ce sont les étrangers, nommés plus haut, qui se distinguèrent par leur talent et leur créativité. Appartenant à la tradition  amande ou italienne de la période précédente, ils réalisèrent d’abord les por- traits des gouvernants et des grands person- nages, jusqu’à atteindre le sublime comme le montre le couple formé par Charles Quint et le génie de la peinture, Tiziano Vecellio (v. 1489-1576) dit Le Titien. Ces derniers furent au cœur d’un mouvement qui marqua l’histoire et autour de leur rencontre fruc- tueuse gravitèrent des artistes au talent inégal. Il ne fait aucun doute que certains peintres espagnols parvinrent à portraiturer quelques  gures importantes, avec plus ou moins de succès, à l’instar de Fernando del Rincón (doc. 1491-1522) ou de Luis de Morales (v. 1515-1576) entre autres, mais c’est vraiment à partir du règne de Philippe II que les artistes espagnols acquirent une vraie notoriété en raison de qualités indéniables acquises par une solide formation et la pratique de leur art à la Cour, leur permettant ainsi de rivaliser avec les étrangers, auxquels ils devaient toutefois un important tribut esthétique et technique.Il existe également des anonymes célèbres au XVIe siècle, dont les œuvres méritent bien d’être comparées aux tableaux des artistes plus connus. Grâce à de nouvelles recherches autour de leur exécution et aux résultats obtenus, il sera possible, plus tard, de mieux connaître ces anonymes et de les replacer correctement dans la chronologie de l’école espagnole. Il est certain que des peintres16


































































































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