Page 82 - Le Portrait Espagnol au Musée du PradoLe Portrait Espagnol au Musée du Prado
P. 82
marquer de façon décisive son proprestyle, particulièrement dans les décorations murales. Une fois de retour en 1792 danssa ville natale, il y réalisa essentiellement des tableaux religieux et des décorations murales pour les églises, ainsi que des portraits, des projets de monuments etune quantité importante de dessins pour la gravure. Après la guerre d’Indépendance, le 1er mars 1815, Ferdinand VII le nomma premier peintre de la chambre, faisantainsi de lui le peintre le plus sollicité de la Cour. Il contribua de manière décisive au projet du Musée Royal de Peintures plus tard le Musée du Prado, dont il assura la direction artistique dès 1823, dirigeant de plus l’achèvement du programme décoratif des voûtes du Palais Royal de Madrid. Fidèle à son esthétique et à sa formation, et en tant que premier peintre de la chambre d’Isabelle II, son style très personnel sut conserver un langage formel classique, loin d’un romantisme vigoureux. Jusqu’à unâge avancé, il conserva, sans les altérer, ses exceptionnelles aptitudes techniques qui lui permirent de poursuivre son infatigable activité de peintre et de dessinateur jusqu’à sa mort. J. L. D.FEDERICO DE MADRAZO Y KUNTZRome, 1815 – Madrid, 1894Federico de Madrazo y Kuntz naquit à Rome, où son père, José de Madrazo, occupait la charge de premier peintre de la chambre du roi Charles IV en exil et reçut son prénom de son parrain leprince Frédéric de Saxe. Il appartenaità une famille de notables qui eut une grande in uence sur les cercles culturels madrilènes, parmi lesquels se distinguèrent ses frères, ses ls, Raimundo et Ricardo, son gendre, Mariano Fortuny, et son petit- ls, Mariano Fortuny Madrazo. À l’âgede quatre ans, il arriva à Madrid où il fut formé par son père aux côtés d’Antonio de Ribera et de José Aparicio, à l’Académie de San Fernando, qu’il intégra à seizeans au titre d’académicien de mérite. Il compléta sa formation à Paris, où il reçut l’in uence de Jean-Auguste-Dominique Ingres et triompha dans les Salons avec ses peintures d’histoire. De retour à Madrid en 1834, il épousa Luisa Garreta et, avec son beau-frère, Eugenio de Ochoa, fonda El Artista, une revue d’art et de littérature à l’existence très brève, mais vectricedu courant romantique en Espagne. En 1840, il voyagea en Italie et fut in uencé à Rome par Johann Friedrich Overbeck et le mouvement allemand des Nazaréens. De retour à Madrid, il devint le portraitiste of ciel de la cour isabelline et de la haute bourgeoisie de la capitale où, en 1874, il épousa en secondes noces, Rosa Guardiola, baronne veuve d’Andilla. Les distinctions accumulées au cours de sa carrière furent innombrables et culminèrent avec sa nomination à la direction du Musée Royal de Peinture et de Sculpture, aujourd’hui le Musée du Prado, où une chapelle ardente fut installée à sa mort, surmontée du Christ en croix de Velázquez (Musée du Prado, P-1167), sous la présidence de l’Académie de San Fernando. F. E.80