Page 8 - Le Portrait Espagnol au Musée du PradoLe Portrait Espagnol au Musée du Prado
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dans lesquelles s’épanouit cet art, ce qu’il symbolise et transmet à la postérité. Car donner à voir autrement les œuvres d’art, participer à l’enrichissement du regard, à son éducation, à son af nement mais aussi à son ouverture sont sans nul doute les maîtres mots de la présente entreprise. Qui plus est, à Montauban, la prolixité d’Ingres, l’immensité de son talent et l’étendue de sa curiosité rendent obligatoire une certaine générosité intellectuelle. Il devient donc naturel d’accueillir dans son«temple» d’autres artistes, que ce soit ceux qui l’ont inspiré ou bien ceux qu’il éclaire tel un phare. Ses écrits et son fonds de gravures montrent l’intérêt du peintre pour l’Espagne et ses peintres puissants. Parmi eux, Velázquez bien sûr tient une place de choix et savoir qu’un échange avec ses oeuvres ait pu permettre la présence du peintre des Ménines à Montauban aurait rempli Ingres de  erté, lui qui aurait aimé voir  gurer au moins l’un de ses tableaux sur les cimaises du Prado.Cette interaction franco-espagnole, à la fois stratégique par son érudition et positive par ses résultats, est due à l’excellente relation établie entre les trois institutions, mûes par un même désir de rendre effective cette collaboration mutuelle. Celle- ci doit permettre au public de béné cier de ce double projet d’exposition, d’une grande qualité, consacré à des aspects artistiques moins exploités et pourtant bien représentatifs des sujets qui ont été retenus dans cette présentation offerte au plus grand nombre, sachant qu’en plus, à Montauban comme dans tout le sud-ouest de la France, l’Espagne est enracinée dans le cœur du territoire, laissant sa marque profonde in uencer les goûts et la culture de ses habitants.Pour réussir une telle exposition, il fallait oser associer le fonds très spécialisé du musée de Montauban, riche de plusieurs milliers de dessins d’Ingres à celui universel et mondialement célèbre du musée national du Prado. Il fallait faire parler d’une même voix deux équipes aux sensibilités et aux savoirs différents et il fallait gagner le soutien, devenu amicale complicité, de l’Action Culturelle Espagnole pour rendre ce projet possible. Le résultat de tous ces efforts est désormais visible dans les salles de présentation et dans ce catalogue.MIGUEL ZUGAZA, DIRECTEUR DU MUSÉE NATIONAL DU PRADOFLORENCE VIGUIER-DUTHEIL, DIRECTRICE DU MUSÉE INGRESMIGUEL ÁNGEL RECIO CRESPO, PRÉSIDENT DE ACCIÓN CULTURAL ESPAÑOLA, AC/E


































































































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