Page 68 - Le Portrait Espagnol au Musée du PradoLe Portrait Espagnol au Musée du Prado
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Antonio Ricardos naquit à Barbastro (Huesca), en 1729, et  t ses études à Cadix où il apprit le latin et l’italien. Il intégra l’armée à quatorze ans comme capitaine de cavalerie du Régiment de Malte, dont son père était colonel, et combattit en Italie (1743-1747) et au Portugal (1762), lors de la défense d’Oran (1763) et au cours de l’expédition d’Alger (1773). En 1764, il fut envoyé à Véracruz pour réformer l’armée de Nouvelle-Espagne et, en 1768, intégra la commission hispano-française pour délimiter les frontières avec la France. De plus, il réorganisa les services de l’armée espagnole et fonda le collège d’Ocaña pour promouvoir et améliorer la formation des of ciers. Homme sensible, poète, et musicien, il était membre de la société Économique Madrilène des Amis du Pays et de l’ im- portante Compagnie des Philippines pour le commerce avec l’Orient. En 1778, il fut dénoncé à l’Inquisition en raison de ses idées progressistes, ce qui l’amena à s’éloigner de la Cour. En 1788, il surveillait à Guipuzcoa les frontières de la France révolutionnaire et, en 1793, au début de la guerre du Roussillon, on lui con a le commandement de l’armée de Catalogne. À sa mort survenue à Madrid le 13 mars 1794, il fut souligné dans la né- crologie publiée dans la Gaceta de Madrid qu’ il avait tenté d’ adoucir « les horreurs de la guerre lorsque les circonstances le lui permirent ».Le portrait fut offert par la veuve du général à Godoy, lequel avait réhabili- té son mari après ses démêlés avec l’Inquisition. Il porte une veste bleu ma- rine et un pantalon en daim de l’uniforme de cavalerie. Le troisième galon de capitaine général brille sur la manchette, galon obtenu pour sa victoire lors de la bataille de Truilles, durant la guerre du Roussillon, le 22 sep- tembre 1793, pour laquelle il obtint également le titre de comte de Truilles. Sur sa poitrine, il arbore l’ordre et insigne de Charles III, obtenu en 1792, et la croix de Chevalier de Saint-Jacques, dont il était membre depuis 1768. Goya réalisa un autre portrait du général, en pied, sur le champ de bataille (Séville, collection particulière), peint à Madrid, en mars 1794, lorsque le général se rendit à la Cour pour demander au roi de lui donner les moyens de poursuivre la guerre et où il décéda des suites d’une pneumonie.66


































































































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