Page 64 - Le Portrait Espagnol au Musée du PradoLe Portrait Espagnol au Musée du Prado
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La jeune femme représentée ici à l’âge de 20 ans est assise à côté d’un guéridon où repose son coude gauche et sur lequel se trouvent un livre et des médaillons. Elle arbore un magni que costume de satin rose et gris, un châle et des dentelles sur les avants bras. La blancheur de sa peau et la  nesse de sa taille lui confèrent une fragilité délicate et élégante. Le visage, d’où ressortent ses grands yeux, est délicat et serein et la tête est rehaussée d’une volumineuse perruque blanche et bouclée, selon la mode de la  n du XVIIIe siècle, couverte d’ un superbe chapeau haut, orné de plumes. Elle tient un éventail dans ses mains reposant sur ses cuisses.María del Pilar de la Cerda y Marín de Resende Cernesio y Fernández de Heredia naquit à Valence le 18 janvier 1777 et fut baptisée deux jours après dans la paroisse de los Santos Juanes. Fille des comtes de Parcent, famille que l’artiste connaissait bien et pour laquelle il avait déjà réalisé quelques portraits des années auparavant, comme celui de José María de la Cerda y Tarrega, comte de Parcent (musée de Pontevedra), elle épousa à Valence le 1er août 1795, Diego Isidro Guzmán y de la Cerda Fernández de Córdoba y Gúzman, son cousin germain et commanda sans doute ce portrait au peintre dans la perspective de ses noces. Dame d’honneur de la reine Marie-Louise qui la décora le 4 septembre 1799 de l’ordre portant son nom, elle assuma après son mariage, les titres de marquise consort de Quintana del Marco, de Anover de Tormes, de Campo Real, de Castaneda, de Castronuevo, de Trevino, de Valencia de Don Juan et de Villamediana. Elle décéda à Alicante le 17 novembre 1812.Ce tableau peut être considéré comme l’œuvre maîtresse de la pre- mière période de portraits de Vicente López. Il correspond à ses an- nées valenciennes immédiatement postérieures à son séjour madrilène alors que son style personnel n’était pas encore tout à fait  xé, lequel n’a été pleinement atteint que vers 1800. Etabli à Valence depuis 1792, auréolé du prestige d’avoir pu étudier à la Cour, Vicente López tenta de répondre aux attentes et aux goûts de la haute société valencienne de l’époque, en intégrant dans ses portraits les nouvelles modes esthétiques62


































































































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